L’oeuvre au blanc


de (gabriel valmont), coffrets de lumières et de plaques, nous interpelle par sa tension originaire, électromagnétique, entre le blanc et le noir. Entre les deux, se trouve l’expression thématique de l’angoisse du volume : face à face de l’homme empalé, immolé, dans le feu de l’acte créateur ouvrant, irrésistible rendez-vous.


Livré à l’intensité au carré, l’homme dans la quadrature du geste sauf de tout conditionnement est arraisonné dans la nuit technique de ses sens.
Bois, cordes, verre, néons, pierres, autant de matériaux gorgés de l’intention excédante… lumière !


Esprit de matières, matière d’esprit ? Lumière incidente, incisive, en faction toujours, en fraction, fonction de cataclysme, d’irruptive béance des boues en bond… Dérive des continents, soulèvements des plaques du feuilleté du moi. Coffret d’un coffre-fort de l’homme aux remparts remplis
des gouffres amers, des variations girantes au nexus souffrant.


Cet homme ne se fait pas le faux-fuyant vague et abstrait, ni figuratif ou réaliste, il est en prise avec la pauvreté sublime de l’exercice des états psychiques. Il mime la cavale, dans les riffs aux accords des trous, plongé dans la discontinuité de l’énergie se déshabillant en vitesse de fragments d’histoires,
reconduit à la clé de voûte de son événement, mélodique continuité du saut… ce voyageur, ayant accédé à cette difficile solitude, ne cède plus à l’héritage du passé ni aux sirènes du discours de l’art « contemporain ».


Vous qui venez à la rencontre de ses coffrets, accepterez-vous de vous délester de votre culture sur la chose perçue pour, de cette lèpre, misère sublime, être alors les mémorés du sillage des flux neuronaux, coque renversée dans le son hypertonique de l’incandescente… Risqués, joués, tout comme lui, l’art en perte majeure.


Vous verrez que chaque coffret vire dans l’ire de la réponse d’une phase agonistique du noir en ombre portée sur le blanc. Lumière sur lumière, thème d’états, variation, fugue, concerto, symphonie…
il est expérimenté l’homme, au blanc de son neuf, lieu sans lieu où toutes les contradictions des couleurs murmurantes, parlantes et criantes dans l’ouvert phosphonique du noir, dé note le moi désirant pour le lancer, tel le cube en allé, vers… silence repos du blanc imp(a)nsable.


L’art ne nous dit-il pas, en passant, l’éphémère dans le mouvement, pointé dans l’immuable incondition de sa volition secrète, au concret figurant ? Ne nous détoure-t-il pas l’acte, nous, détournés des croyances en la finitude comme en l’infinitude, ajustés dans la fraise du dépansé par l’aurige de l’instant en un déphasage de non-savoir, blanc du crissant des plaques, blêmes nuits, morceaux fractales en lumière informant de ses étales électriques, magnétisme de la chose là muette.


Marche inspirée, geste puisant l’impansable, au détour du connu, renversé…
Parjure de la culture contemporaine, (gabriel valmont) est ailleurs, dans l’exigence sans garde-fous, plongeant en simultané dans la nuit de sa blancheur, dans la blancheur de sa nuit, ému et sensible dans le mouvant du nom(bre) d’ombres qui s’effeuille et succombe d’amour.
Lettre écarlate en éclat de blancheur, l’être de décoffrage.
Ainsi soit la neige au charbon de la forge !

 

(aurélien réal)