Coma

 

Comme tout homme, je suis le temps du monde de moi.

Comme tout homme, je n’existe pas.

Mon roman donne la trace de ma disparition.

Il mène au coma.

Ce qu’il est impossible de connaître et qui s’écrit la vie.

Tel est, dans les mots de l’homme, mon avenir actuel.

 

Voyager c’est pour se détendre, n’est-ce pas ? Ce n’est donc pas la peine de chercher les histoires. D’ailleurs que cherche-t-on dans les histoires ? Oui, d’accord. Mais quand on commence à être épuisés parce que c’est toujours la même chose, épuisés aussi de chercher d’autres genres d’histoires qui reviennent encore à la même chose, même l’intensité qu’on cherche sans fin est l’intensité de la même chose, alors on cherche la dernière histoire, l’histoire qui mettra fin à toutes les histoires, on cherche la fin de l’histoire, la fin qui met fin à la fin aussi, pour que ça ne recommence pas à chercher, pour que ça ne recommence pas. Que l’histoire saute, une fois pour toutes. Il n’y a que l’histoire de la bombe. L’histoire de la bombe qui fait sauter l’histoire. Cela pourrait se nommer le monde. C’est le monde de l’homme, en tous cas.

 

On entre dans un autre monde dans le monde…