Quand bien même l’aurais-tu pressenti dans la nuit de ta vie, tu n’aurais pas imaginé un instant que la fulgurante accélération des événements du monde n’emportait pas tes souffles vers une nouvelle époque de l’histoire, mais vers une mutation inouïe pulvérisant tes millénaires de certitudes fossiles. Car cette chose était folle, totalement inconcevable : ce fut, ce sera, et c’est l’effondrement du temps.

 

           Et pourtant, venu du plus profond, tu étais cet enfant asphyxié dans le labyrinthe de la tragédie de la Terre, et tu cherchais, sans savoir, à respirer un nouvel air dans la conscience cardiaque des fissures de l’espèce.

 

           Là, au centre du CRI, le virage t’avait pris comme un homme prend sa flamme, ce fut l’alerte du pas, le franchissement du mur, ceci, déjà, n’était plus un livre. Tu tenais, tu tiens entre tes mains les premières images, les premiers mots du processus : l’impensable Odyssée de la traversée du temps…